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Critique de l'aspect Placemaking

 

Placemaking comme solution pour le centre-ville de Détoit

D’abord, le placemaking de Détroit prend tout un autre sens, puisqu’il est initié par une initiative commerciale privée. Tout compte fait, les premières critiques concernant le placemaking de Détroit sont assez positives dans une échelle de temps à court terme (Freestone & Liu, 2016). L’objectif initial du Placemaking de Détroit est la revitalisation du downtown et de la ville. Bien que le Placemaking provient d’une approche Top-Down, les experts et la communauté semblent avoir été fortement consultés. En effet, la participation publique fut mise de l’avant avec une charrette d’une semaine concernant la vision que l’on voulait pour le projet. Par la suite, et avec l’appui de D :Hive, PPS a effectué de nombreux focus groups ainsi que des ateliers et des comptoirs interactifs avec les citoyens. Environ 1000 membres de la communauté ont participé à ces activités (Freestone & Liu, 2016). En date de 2016, c’est le placemaking du campus Martius qui attire l’attention et qui semble l’élément le plus réussi du projet. En effet, selon le journaliste John Gallagher, le Campus Martius est un succès dû à l’image de marque « programmé et flexible », étant la stratégie mise en place par PPS » (Gallagher, 2015). De plus de manière générale, il semble que les initiatives LQC du placemaking aient porté leurs fruits puisque l’évaluation de PPS démontre qu’il y a maintenant plus de piétons dans le centre-ville et que l’espace public est fortement occupé (PPS, 2016). Selon PPS, les citoyens qui fréquentent le centre-ville sont de tous genres et représentent uniformément les habitants de Detroit (PPS, 2016).

 

L’expérience Placemaking Detroit […] un mouvement local devenu global

D’un autre côté, Placemaking Détroit nous donne l’opportunité d’analyser le travail de PPS qui depuis 1970 a grandement évolué, avec ses atouts et ses lacunes (Freestone & Liu, 2016). En effet, celui-ci s’insère maintenant dans les phénomènes de villes conviviales, des compétitions inter-villes et les revitalisations urbaines (McCann & Ward, 2011). D’abord, on peut fortement se questionner sur l’identité locale de chaque placemaking, puisque chaque place ou placette semble se ressembler, et cela à l’échelle de la planète. Mais encore, les auteurs de Placelessness and place revisited ajoute qu’il y aurait même une globalisation et une homogénéité dans les mouvements d’urbanisme tactique, Do-It-Yourself ou du mouvement dit local. Ce phénomène est observable dans le projet de Détroit avec la plage du Campus Martius qui est fortement inspiré de Paris plage (Freestone & Liu, 2016). De plus, les auteurs Freestone et Liu, amènent que l’aménagement de ces installations ou de mobilier urbain identique de certaines places publiques serait le reflet d’une uniformité, d’une standardisation et qu’elles seraient déconnectées de leur contexte. Ces aménagements dits génériques soulèvent un questionnement au niveau des acteurs derrière ces projets et sur l’objectif de leur réalisation.

 Discussion

Le centre-ville de Détroit comme site majeur de placemaking rend le concept moins crédible et sensible. C’est-à-dire que PPS croit qu’un bon processus de placemaking doit s’inspirer des atouts de la communauté locale. Le placemaking dans le contexte de Opportunity Detroit se présente comme un concept axé sur le design et sur les stratégies de revitalisation. En d’autres mots, le placemaking serait compris à travers la pratique du design urbain comme la disposition d’espaces urbains qui atténue l’homogénéité et encourage une plus grande utilisation publique (ou de l’espace public) (Krieger, 2009). Ceci dit, on voit que le mouvement global de PPS se reflète maintenant dans l’aménagement de Détroit puisqu’ils ont effectué avec toute humilité cette réplique de Paris plage. Le fait que ce soit une réplique n’atteint pas sa popularité, mais son identité à long terme pourrait s’effriter. D’autre part, le cas de Détroit démontre aussi la popularité du concept placemaking puisqu’il a maintenant la cote au sein de la gouvernance urbaine pour encourager le développement économique et les stratégies de revitalisation. Effectivement, le projet de Détroit démontre efficacement cet engouement politique entourant le phénomène puisqu’il attire maintenant des investisseurs privés comme Dan Gilbert, pour ne nommer que lui.

 

En terminant, il est nécessaire de soulever que de nombreuses évaluations positives du placemaking Détroit ressortent. C’est plutôt le placemaking comme idée généralisée et implanté à Downtown Détroit et le succès à long terme du projet qui devra être évalué. Tout compte fait, l’expérience de Détroit nous informera grandement sur la place que prend le Placemaking en tant que pratique et questionnera davantage sur l’influence globale du mouvement et sur le niveau d’implication du privé.

source : PPS     

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